17 abril 2010

Michel Houellebecq

Les nuits passent sur moi comme un grand laminoir
Et je connais l'usure des matins sans espoir
Le corps qui se fatigue, les amis qui s'encartent,
Et la vie qui reprend une à une ses cartes.

Je tomberai un jour, et de ma propre main:
Lassitude au combat, diront les médecins.

[in Renaissance, Flammarion, 1999]

La liberté me semble un mythe,
Ou bien c'est un surnom du vide;
La liberté, franchement, m'irrite,
On atteint vite à l'insipide.

J'ai eu diverses choses à dire
Ce matin, très tôt, vers six heures
J'ai basculé dans le délire,
Puis j'ai passé l'aspirateur.

Le non-ètre flotte alentour
Et se colle à nos peaux humides;
De temps en temps on fait l'amour,
Nos corps sont las. Le ciel est vide.

[idem]

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